L'écriture est un voyage

Un voyage sur place en quelque sorte. Donc inutile de se charger, pour cette exploration, on se satisfera de quelques interactions de neurones, histoire de déclencher le mouvement immatériel de la pensée. Ajoutons à cela, un peu de papier et des crayons, ou plus perfectionné, un support numérique pour enregistrer, si l’on souhaite garder une trace de l’itinéraire suivi. Et c’est parti !

Mais part-on écrire sans boussole ? On dirait GPS ou plan de route maintenant. Bien sûr le kilométrage parcouru physiquement demeure limité, et une chaise, un lit, un carré d’herbe ou un coin de ciel bleu peuvent largement suffire. Toutefois savoir où on est, savoir où on veut aller, s’avérera rapidement indispensable pour éviter le cul de sac cérébral.

Autre mal de l’écrivain en devenir, le syndrome de la page blanche, qui peut, à lui seul, contrarier l’aboutissement de ce projet de voyage par mots interposés. Des techniques existent pour le contourner. Ainsi, pratiquer l’écriture libre, sans se soucier de cohérence ou de qualité, se révélera jouissif et réamorcera la pompe créative. Toutefois, sans garantie de réussite.

Et alors, si on réduisait l’envergure du voyage ? S’intéresser à soi-même par exemple ! Mais peut-on écrire sur soi, sans boussole ? De fait, avec une carte de voyage aussi familière, la petite aiguille aimantée devient superflue car les itinéraires parcourus dans sa vie sont bien ancrés, incarnés. D’ailleurs, faites l’essai ! Aisément les fausses pistes empruntées, les virages douloureux, les voix royales officialisées reviendront à la surface. Tout cela est enraciné au plus profond de soi. Et surtout la mémoire assurera pleinement l’intendance.

Mais est-ce si sûr ?

De nos jours, tout le monde écrit

Les occasions ne manquent pas, c’est certain ! De là à énoncer qu’on écrive davantage que par le passé, difficile de répondre de manière définitive à cette affirmation.

Il est vrai que l’écriture numérique a largement supplanté l’écriture manuscrite dans la vie de tous les jours. Ainsi en une quinzaine d’années, le smartphone a remplacé le stylo bille. Et pour l’écriture professionnelle, l’ordinateur, avec sa mémoire grandissante, est devenu le support de référence remisant la machine à écrire dans la case « vestiges » à l’instar des plumes et de l’encrier ou encore de la pierre de Rosette. Et que dire du caillou ou du bâton enflammé servant à laisser des traces dans les grottes !

Donc l’homme écrit toujours ! Ouf ! Depuis toujours ou presque. Et quand il n’écrit pas lui-même, il sait se faire assister.

Bien sûr, la fréquence de la rencontre avec l’écrit varie selon les individus. Du court SMS tapoté matinalement au réveil, ou à la va-vite sur un coin de bar, à l’approche plus nocturne du journal intime, en passant par le roman à long terme, avec ses rites et ses contrats, tous les goûts sont dans l’écriture ! Mais pour autant, sommes-nous égaux devant la production de textes ?

Ainsi l’écriture prédictive a-t-elle peu à peu envahi les puces électroniques, libérant le concepteur de messages, de ses fins de mots ou phrases. Parfois avec plus ou moins de bonheur ! Dans une autre dimension, l’intelligence artificielle risque de transformer la création écrite dans les décennies à venir. L’apprenti écrivain s’épargnera alors de réfléchir à ce qu’il va écrire et obtiendra d’un clic, un contenu clair et sans erreurs syntaxiques. Un contenu aseptisé, structuré et lisible, le tout généré de manière automatisée.

Est-ce pour le meilleur et pour le pire ?

Faire appel à un biographe ?

D’autres possibilités d’aide à l’écriture, existent. Plus humaines, plus conviviales, dirons-nous ! Le biographe !

Ce personnage est avant tout un passionné des mots et des récits. A l’image des écrivains, des blogueurs, des journalistes ou de simples amateurs de l’acte d’écrire, c’est le désir de raconter des histoires, de partager des idées, de susciter des émotions, au travers de mots, qui les anime.

Mais le biographe est aussi un passionné au service de l’histoire. La grande bien sûr, et celle de Madame et Monsieur Toutlemonde !  Ce passeur d’histoires apporte son expertise en matière d’écriture à tout un chacun. Conjointement, ils élaborent alors le récit détaillé de la vie d’une personne, mettant en avant ses réalisations, ses expériences, ses rencontres. Le biographe ajoute sa touche personnelle en contextualisant les informations recueillies, en effectuant des recherches complémentaires dans des documents historiques, des archives personnelles, des lettres.

A partir d’entretiens, ce portraitiste d’histoires humaines éclaire le parcours d’une personne, la resituant en permanence dans un territoire plus large, en tissant des liens avec les événements de l’époque. De fait, qu’il prenne le nom « d’écriviateur », ou de « mémographe », de « plume » ou de « nègre littéraire », avec ses mots, le biographe recompose le plus fidèlement possible l’histoire de vie d’une personne, d’une entreprise également, tout en s’effaçant derrière l’initiateur de l’écrit.

Jusqu’à l’impression finale d’un ouvrage, ou d’un magazine, ou d’un compte-rendu de voyage…

Les occasions d’écrire ne manquent pas

Une idée vous trotte dans la tête. Mais comment la partager ? Commencez déjà par la formuler ? Mais hélas, si les mots sortent facilement, l’acte d’écrire sur une feuille de papier est parfois moins aisé. Un biographe peut alors vous assister dans cette formulation.

Selon Fernando Baez, « le livre est ce qui donne du volume à la mémoire humaine ».  Il sera alors temps de réfléchir à ce qui motive votre envie d’écrire.

Est-ce pour… ?

– Laisser une trace de votre passage dans ce monde,
– La transmettre à vos enfants, vos petits enfants,
– Léguer une frange de votre histoire à votre famille, à vos proches,
– Tourner une page de votre vie et la rendre plus claire,

Ou pour… ?

– Communiquer autour d’une expérience personnelle ou professionnelle,
– Donner du corps à vos combats d’hier et d’aujourd’hui,
– Faire en sorte que votre expérience de vie ne sombre pas dans l’oubli,
– Vous rendre compte de tout ce que vous avez réalisé, traversé, appris, car « chaque biographie est une histoire universelle »  selon Bernard Groethuysen

Les sujets d’écriture sont inépuisables…

Qu’elle soit individuelle ou collective, l’écriture est généralement ciblée car « nous écrivons des biographies pour accroître le nombre de nos enfants » disait Alberto Savino.

Ainsi pour un particulier, ce processus d’écriture fera en sorte qu’ils vous connaissent mieux. Alors oui, ce livre, ce texte long, ce recueil, sera probablement manipulé par votre enfant, par vos petits-enfants. Ils en prendront connaissance  demain, peut être. Ils y découvriront leurs racines. Ils pourront ainsi le feuilleter avec vous et vous inciteront à illustrer leur histoire de vie.

Vos proches, vos meilleurs (es) amis (es), votre cher(e) et tendre pourront aussi être les destinataires de cet écrit. Ce sera l’occasion d’y glisser des moments précieux vécus ensemble, de se souvenir des belles choses, de redonner vie à des instants chargés d’émotions (mariage, voyage, naissance…)

Pour une collectivité ou une association, la volonté d’écrire provient généralement d’évolutions positives ou négatives de l’environnement. La vie  sociale, professionnelle, commerciale subit de profonds changements. Ouverture, fermeture d’entreprises, de commerces, apparition, transformation, disparition de métiers, d’activités, d’associations. D’où un désir de faire la promotion des lieux, de briser la spirale négative, de redorer le blason, mais aussi d’investir le patrimoine national sont souvent sous jacents à cette stratégie d’écriture. Que garde-t-on de tous ces bouleversements ? « Notre mémoire est un monde plus parfait que l’univers : elle rend la vie à ce qui n’existe plus ! » (Guy de Maupassant)

Qu’on soit demandeur individuel ou collectif, le fait d’avoir conservé des traces pourra s’avérer d’un grand secours. La collecte et la mise en forme de ces témoignages pourront devenir des supports de communication dans d’autres cadres.